TEXTE N 47

Mon oncle Dehiba qui a eu vent ,à l'intar de tous les habitants du douar  de ma future inscription à l'école du village ,m'appela auprés de lui .Il était assis à endroit habituel de la cour de sa maison et toujours en train de tresser l'alfa . A mon arrivée il s'arrete de travailler et aprés avoir enroulé ses longues moustaches sur les extrémités, il me dit en me tenant par les deux mains .

 -Ahmed mon fils, tu as devant toi la plus grande chance de ta vie .Il faut la saisir et ne pas la laisser passer pour faire de toi un autre homme. Ces Francais qui nous ont colonisés ,expropriés des terres de nos ancetres et qui ont fait de nous des esclaves appartiennent déjà au passé tandis que toi et bien d'autres Algériens vous appartenez au futur.Le savoir ,la connaissance sont les armes les plus redoutables pour l'ennemi qui craint un intellectuel beaucoup plus qu'un soldat .

 Toujours me prenant par la main ,il me fait sortir dehors et me montre du doigt l'immense plaine qui s'étend devant nous à perte de vue .

 -Bientot ces terres seront libérées et reviendront à leurs vrais propriétaires grace aux freres moudjahidine qui se sacrifient pour nous.

Je l'avais écouté attentivement car je commence à bien comprendre ce qui se passe dans mon pays et la souffrance auquelle est confronté mon peuple. Toutefois j'ai envie de lui poser une question qui me taraude depuis longtemps .

  - Oncle, ces colons ont bien un pays n'est-ce pas ?  si oui  pourquoi ils sont venus de si loin pour nous prendre le notre ?

 Il me regarde ,me caresse la tete et me répond :

  - Parceque nous ne savions pas lire ni écrire , donc il faut que tu appennes tout ca  mon fils .Je te donne ma bénédiction .